La prochaine étape de mon travail étant de tatouer le papier bactérien, je me suis souvenu du travail de Marion Laval-Jeantet et Benoît Mangin du collectif Art Orienté Objet. Ils présentaient il y a quelques années des cultures de leurs propres peaux tatouées baignant dans des bocaux de formol. Révélant les enjeux de la manipulation du vivant, ce travail questionne sur la place du vivant dans notre société contemporaine.
Tiré du site www.transfert.net
[...] Les chercheurs ont prélevé 3 à 5 millimètres carrés de l’épiderme des artistes pour les déposer sur du derme de cochon stérilisé et ionisé, et les
cultiver dans un bain d’acides aminés. Une vingtaine d’étapes plus tard,
Art orienté objet se sont livrés à une séance de tatouages
animaliers, "greffant" sur les hybrides de peaux, un colibri, un
papillon ou une araignée, victimes potentielles ou réelles
d’expérimentations humaines.
"Nous sommes dans une logique d’analyse
critique mais ne prenons pas forcément partie. Notre idée est de sortir
de l’abstraction des discours de laboratoires en présentant au public
des éléments concrets, donc marquants, prévient Marion Laval-Jeantet. Le
public est choqué de voir des hybrides de nos peaux ainsi exposés. Mais
en réalité ce qui choque n’est pas tant la culture - même hybride - de
peau, que le fait d’imaginer le monde qui va avec ce genre de
technique." Enrôler des humains pour jouer les cobayes de
laboratoires à la place d’animaux n’est-il pas un prélude à d’autres
techniques ? Celles-ci mettront-elles en cause la notion de barrière
entre espèces ? Sont-elles forcément inévitables ou réellement
inquiétantes ?
Art Orienté Objet : http://aoo.free.fr/
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire